Katia Bronska au Théâtre des Champs-Elysées le 12 mai 2010
"un moment de grâce"
Je
ne connaissais pas cette pianiste, je l'avoue. Mais pourquoi
ne pas choisir de passer la soirée
en
compagnie de Schubert-Schumann-Chopin ?
La
veille du jour férié à Paris déserté, la Salle du Théâtre comble et
vibrante était de bon augure.
Je
ne savais pas encore qu'une soirée improvisée qui se voulait musicale,
serait
pour moi une véritable révélation.
La Sonate de Schubert en la majeur a
commencé le récital. Moi qui ai pu l'entendre souvent par Alfred Brendel
à Londres j'ai été stupéfait
par l'interprétation de cette artiste, par
sa vision de l’œuvre,
sa profondeur, et sa palette sonore inouïe.
Je n'ai jamais entendu le 2nd
mouvement, l'Andantino, joué comme elle !
C'était bouleversant.
"Les
Papillons" op.2 de Schumann furent, eux aussi, un véritable
enchantement. On eût dit un carnaval aux mille couleurs et à la richesse
impressionnante de sonorités toujours nouvelles.
Après
l'entr'acte ce fut la rencontre avec Chopin.
Katia Bronska
nous a emmenés vers un monde sublime avec un
raffinement et une élégance, des pianissimi presque surnaturels
et nous l'avons laissée faire,
intérieurement comblés.Nos
initiations diverses à la musique n'avaient plus d'importance, nous
faisions le même rêve…Et
quand elle nous a adressé la parole à la fin du concert, dans un
français parfait et quasi poétique,
nous avons été
subjugués.
Le
Prélude de Bach en do majeur joué en bis nous a profondément émus.
Cela fait quelques jours que ce concert est fini
mais je l'entends encore. Mes paroles sont impuissantes à rendre
ce que l'art de Katia Bronska a illuminé en
nous.
Je songe à renouveler cette expérience inattendue et heureuse,
que j'ai
vécue comme un extraordinaire cadeau.
G. Thoumann
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